La Chine : trend setter dans le monde du retail ?
Selon les statistiques publiées dans le journal officiel du Paris Retail Week, 94% des chinois (contre 77 % des américains et 74% des français) veulent être libres de pouvoir faire un achat à tout moment, où qu’ils soient (dans les transports, au travail, chez soi, pendant leurs loisirs). De plus, 91% des chinois (contre 57% des français et 65% des américains) pensent que les chatbots – assistants conversationnels- vont rendre leur vie plus facile. Finalement, 91% des chinois (contre 80% des français et 71% des américains) sont plus attentifs à l’impact des produits qu’ils achètent (environnement, énergie, déchets). Les chinois sont de loin les premiers à suivre les nouvelles tendances du retail, et même à les imposer, pas étonnant qu’ils aient occupé une place très importante lors du European Global Event for Retail Professionals.
Les deux concurrents principaux d’Amazon, Alibaba et JD.com, ont été présents, non-seulement en tant qu’exposants mais aussi comme conférenciers. Les stratégies de retail qu’ils proposent sont (légèrement) différentes l’une de l’autre : Alibaba dit avoir dépassé l’omnicanal et défend son concept-phare, le New Retail, tandis que JD.com suit le rythme logique des stratégies et adopte le Smart Phygital.
En tant que stands d’exposition, Alibaba et JD.com se sont imposés grâce à leurs innovations en magasin, surtout avec les vitrines tactiles. Le concept est de pouvoir tester autant de produits qu’on veut de manière digitale, sans les essayer en physique. Par exemple, l’une des vitrines proposait des produits cosmétiques et de maquillage. Il suffisait de se mettre devant la vitrine comme si elle était un miroir et de sélectionner les produits et les nuances qu’on voulait voir sur le visage. Même si cet outil n’est pas essentiel dans une boutique, il peut être une bonne idée et permettre de faire des relais online-offline. A l’aide de cette vitrine, il y a la possibilité d’essayer un nombre important de produits, de la marque de son choix et d’éviter les inconvénients associés aux produits de beauté.
La Chine a décidément un autre rythme quant aux innovations dans le monde du retail, par rapport au reste du monde. Pendant sa conférence, le représentant d’Alibaba a interpellé le public en proclamant que, comparé à la Chine, l’Europe est restée dans « l’âge de pierre des solutions de payement ». La Chine dispose de super-appstelles que Wechat ou Alipay, qui permettent aux utilisateurs de tout réaliser : acheter, virer de l’argent, lire des articles etc. A la base, il s’agit de deux applications pour remplacer toutes celles des concurrents comme Facebook, Uber, WhatsApp, etc. qui sont interdites en Chine. Certes, Wechat et Alipay représentent des avancées digitales et technologiques, mais surtout elles ciblent un circuit fermé et très peu réglementé, empêchant les autres acteurs importants d’avoir le même rythme.